Rédiger pour convaincre

convaincre

Par Claire Goutines le 4 décembre 2016 - Catégories : Conseils de rédactrice

Qu’il s’agisse d’une présentation Power point, d’un site ou d’une newsletter, la rédaction vise un but précis : attirer l’attention du lecteur et faire passer un message. Recettes pour rendre les écrits plus efficaces et « hameçonner » les lecteurs …

Un contenu éditorial clair

Le contenu éditorial doit mettre la cible en disposition d’agir. Pour transformer un prospect en client, l’inciter à acheter, fédérer ses salariés, fidéliser son lectorat, l’écrit professionnel doit informer ET convaincre. Faut-il encore que le contenu soit lu et compris.

Pour cela, vos lecteurs ont besoin que vous vous adressiez simplement à eux pour comprendre rapidement le bénéfice du produit ou du service que vous leur proposez.

Deux conditions sont nécessaires pour que le message atteigne son but :

. La capacité de concentration et de compréhension du lecteur,

. La qualité de la communication écrite.

Dans la mesure où vous ne pouvez pas agir sur le 1er point, vous devez donc soigner le 2e

Faire durer le suspense ?

Eh bien non, justement, votre lecteur n’a pas de temps à perdre et aucune envie d’être baladé. Donc avant tout, parlez-lui de ce qui l’intéresse : le bénéfice produit, l’innovation, le prix, les possibilités d’évolution, et cela d’entrée de jeu. Ne faites pas durer le suspense, vous allez le perdre en route !

Le titre est primordial : c’est LA clé d’entrée dans le sujet. De toute façon, si votre lecteur ne va pas plus loin que le titre, votre écrit ne remplira pas son objectif, donc autant entrer dans le vif du sujet dès les premiers mots.

L’introduction (un « chapô » en terme journalistique) qui vient ensuite sera suffisamment incitative pour donner envie de lire la suite. Elle permet au lecteur de connaître d’emblée le sujet traité et de juger de sa pertinence par rapport à son besoin d’information. Le chapô est donc l’antichambre de l’article. Il doit être tonique et accrocheur.

LES 5 W

Un bon moyen pour réussir son titre et son chapô, est de suivre la règle des « 5W ». Elle est issue de la structure de pensée anglo-saxonne qui va de l’essentiel à l’accessoire.

Lorsque le titre et le chapô répondent à ces 5 questions, l’information est structurée et le lecteur est d’entrée au courant des informations essentielles. Il dispose ainsi des éléments nécessaires pour décider –ou non- de continuer sa lecture.

who, what, where, when, why

Qui est concerné ? Quelle est la nouvelle ? De quoi est-il question ? Quand cela s’est-il produit ou quand cela va-t-il se produire ? Où ? Pourquoi ?

En français qui, quoi, où, quand et pourquoi ? (plus comment éventuellement)

En résumé : oubliez les dissertations de vos années lycée et annoncez de suite la couleur. La démonstration viendra après.

Gérer le zapping du lecteur

La réalité est cruelle mais incontournable : notre attention est volage, notre œil va de gauche à droite puis en haut puis revient puis à droite sans passer par la gauche. Le plus malin est donc de « piéger » ces errements en les cadrant le mieux possible. Comment ? Par la mise en place de niveaux de lecture, des relais qui vont attirer le regard et accrochent son attention.

Les bons niveaux de lecture qui aident à la compréhension globale d’un sujet :

  • Les intertitres : ils marquent le chemin vers l’objectif que vous avez assigné à votre article. Ce sont des balises visuelles indispensables pour relancer l’attention du lecteur.  Ils sont courts -5 ou 6 mots maximum-, structurent votre propos et font progresser la lecture dans la cohérence.
  • Des respirations dans le texte, grâce aux paragraphes, aux retours à la ligne, aux listes à puces. Personne n’a envie de rentrer dans un texte touffu, dense, monocorde. Écrivez, soufflez, aérez !
  • Des focus : c’est une citation ou un verbatim mis en exergue, un encadré pour détailler  un point particulier, des phrases de résumé, parfois des mots en gras ou soulignés sans abuser…
  • Prévoir des illustrations : l’image est bien sûr un excellent vecteur. Insérez dans vos écrits des graphiques, des infographies, des photos avec légendes. Celles-ci doivent apporter un complément d’information et ne pas être redondantes ni avec le corps du texte ni avec le visuel. Décrire la photo n’a aucun intérêt ; en revanche la replacer dans son contexte ou rendre l’instant vivant, OUI.

20 mots, c’est trop !

Enfin, petite règle de syntaxe : faire des phrases compréhensibles. Les effets de manche, dehors ! Privilégiez la voix active (« Ces cadres  apprennent l’anglais facilement avec cette méthode ») à la voix passive (« l’anglais est appris facilement par les cadres grâce à cette méthode »). Et variez la longueur de vos phrases en gardant à  l’esprit qu’une phrase moyenne comporte environ 15 mots. Vous en êtes à 45 ? Coupez, ôtez, supprimez les mots qui ne sont pas indispensables, les adverbes, les superlatifs, les répétitions et vous verrez que le sens de votre propos restera.

D’ailleurs, cette dernière phrase peut être simplifiée : supprimez les mots non indispensables et vous verrez que le sens de votre propos restera !