Quand le perso rejoint le pro, mes doigts volent sur le clavier ! Cela arrive lorsqu’on me demande de communiquer autour d’un thème, d’un lieu, d’une histoire que je connais déjà et que j’ai envie de raconter. Expérience vécue récemment pour deux missions éditoriales liées au tourisme à Paris et Bordeaux, des villes chères à mon cœur.
J’ai un peu hésité sur le titre de cet article, étant plutôt partie sur l’idée de « déambulations rédactionnelles ». Mais mon ami le dictionnaire —précieux allié d’une rédactrice — a tranché. Puisque déambuler signifie « marcher sans but précis », ce qui n’est pas du tout l’objectif de la communication touristique, j’ai préféré le terme « itinérance ». D’après Le Robert, toujours lui, il désigne le fait de suivre un itinéraire. Allons-y !
Écrire sur la beauté de Paris tout en pensant SEO
La mission : l’agence éditoriale Rédactographe (merci !) me charge de rédiger pour son client, le Comité régional du tourisme d’Île-de-France, des descriptifs sur différents lieux situés en région parisienne. La forme et le fond sont très codifiés, notamment en termes d’optimisation pour le référencement. Nombre de mots limités, insertion de balises et de liens : le gabarit est précis, ce qui rend l’exercice doublement intéressant. Car il faut présenter des destinations touristiques de manière ludique et agréable, tout en respectant un cahier des charges assez contraignant et un format court. Voilà un vrai défi rédactionnel !
L’itinérance commence par les magnifiques passages couverts de Paris. Principalement construits au milieu du XIXe siècle, ils permettaient aux élégantes d’admirer les boutiques tout en étant protégées de la pluie et de la saleté des rues. Écrire sur ces galeries est un bonheur. Je les connais toutes, j’y ai flâné tant de fois… Ma préférée, celle du Grand Cerf, ne figure pas dans la liste des textes à produire mais peu importe puisqu’il y a les merveilleuses galeries Vivienne, Vero-Dodat et Verdeau. Avec un détour dépaysant par le passage Brady, place forte de la cuisine indo-pakistanaise à Paris !!!
La rédaction touristique qui met en appétit
Au fil des semaines, Rédactrographe m’envoie d’autres commandes : lieux de détente et de spectacles, comme le Domaine de Sceaux ou le 88 Ménilmontant, et les grands cafés et restaurants parisiens. Je voyage au sommet de la tour d’Argent, je suis transportée à l’époque des cocottes qui réjouissaient ces messieurs dans les petits salons privés chez Lapérouse, quai des grands Augustins. Me voici encore dans le sillage des révolutionnaires qui fréquentaient le Procope ou à l’ombre de Sartre au Flore… Imaginez-moi assise à mon ordinateur, en train de consulter les cartes de ces restaurants gastronomiques, et de savourer à distance leurs plats signatures.
Eh bien non, la distance a ses limites ! Écrire sur toutes ces adresses gourmandes m’a ouvert l’appétit. Puisque j’ai la chance d’aller travailler à Paris tous les mois, je décide de partir sur les traces de mes rédactions… Lors d’un déplacement dans la capitale, je m’attable au Flore, boulevard St Germain, et je commande une spécialité bien française, repérée sur leur carte : un poireau vinaigrette. Sauf qu’au Flore, il est parfait, servi tiède avec un œuf mollet et du bon pain. Plaisir simple, récompense bien méritée pour une rédactrice affamée !
Sur cette lancée, décidément très inspirée par mes articles, je franchis le seuil d’un certain nombre de galeries et de passages parisiens. Ces tournées post-rédactionnelles me confortent dans tout ce que j’ai écrit. C’est un peu l’histoire de l’arroseur arrosé : j’apprécie ces lieux, je rédige sur eux avec un éclairage touristique et cela me donne envie de jouer moi-même les visiteurs.
Bordeaux accueille le rugby et ses supporters
La mission : elle débute dans un café à Bordeaux. Face à moi, Franck Jugo, d’ISO Communication. Il a 1000 idées à la minute. Son dernier projet ? Éditer un magazine gratuit sur Bordeaux, ville accueil de la Coupe du monde de rugby, et le distribuer aux supporters venus faire le déplacement. Son métier, c’est la régie publicitaire, pas la rédaction. Il me confie donc la tâche d’écrire 13 pages de présentation touristique sur la capitale girondine. « Carte blanche » !
Alors, moi j’adore Bordeaux, sa pierre blonde, ses quais, son centre historique. Arrivée ici dans les années 80, j’ai assisté à la métamorphose de la ville et je ne cesse de m’émerveiller en m’y baladant. OK, mais par où commence-t-on la visite ?
Franchement, c’est génial d’avoir quartier libre pour imaginer un itinéraire de découverte. Me mettant à la place de quelqu’un qui ne connait pas la ville, je décide de partir de la Place de la Comédie, épicentre des déambulations (j’ai quand même casé ce mot !), et je déroule : le Triangle d’or, les quais, les petites rues pavées du secteur sauvegardé, les portes, les marchés… Et puis les musées, les jardins, la rive droite, les Chartrons, et tous mes coups de cœur. Ahhh, comment tout faire tenir en 13 pages ? J’insère des tips, un peu de vocabulaire bordelais (ici il y a des cours, des barrières et des chocolatines, bien sûr !).
Sous mes doigts, le trajet de découverte prend forme, plutôt complet et cohérent. S’ils suivent mes indications, les touristes auront un bon aperçu de Bordeaux. Je suis ravie d’avoir guidé leurs pas. Je suis surtout contente d’avoir importé ma propre expérience dans ce travail éditorial et honnêtement, je me suis régalée. #bonheurs de rédactrice