Exercice inédit pour moi lors de la journée organisée par le réseau Plus Agiles à Niort le 13 mars 2020. 7 membres du réseau avaient choisi d’animer des ateliers-conférences autour de leur domaine d’expertise : digital, RH, innovation, leadership… et rédaction.
45 min pour convaincre… et écrire plus efficacement
Format de l’atelier : 45 min + questions-réponses à la fin, soit une petite heure pour donner des conseils pratiques et si possible faire travailler les participants. Mon intervention rassemble environ 35 personnes, venues majoritairement de Poitou-Charentes. Elles ont toutes le stylo à la main, prêtes à en découdre avec la page blanche.
« Rédiger plus efficacement » est un thème que j’ai l’habitude de développer après d’étudiants, mais je ne l’ai encore jamais testé auprès d’un public de professionnels confirmés. D’autant que chacun a des besoins rédactionnels différents : certains tiennent déjà le blog de leur entreprise, d’autres souhaitent améliorer la qualité de leurs e-mails, mieux composer des notes de service ou optimiser l’argumentation d’un dossier.
Dans tous les cas, mes recommandations sont les mêmes. Pour commencer, il faut toujours soigner sa présentation, se relire et faire attention à l’orthographe. Puis racourcir ses phrases. Là, je lance le premier exercice pratique de l’atelier : j’affiche à l’écran une phrase interminable. Elle comporte plus de 35 mots, une hérésie en communication lorsque la longueur conseillée est d’environ 15/20 mots maximum. Je leur demande donc de me faire des propositions en transformant cette unique phrase en plusieurs autres.
Leurs suggestions sont toutes valables, il n’y a pas une seule bonne manière de rédiger. Néanmoins cet exercice est l’occasion de mettre à l’honneur la forme interrogative, qui permet souvent de dynamiser un titre ou une énumération. N’est-ce pas ?
Mettre les 5W dans son chapô
Les autres recommandations portent ensuite sur l’importance du titre, du chapô, et de tous les niveaux de lecture que nous utilisons, nous les rédacteurs, afin de relancer l’attention du récepteur. Les intertitres ? Balises indispensables pour fournir des repères stimulants entre deux paragraphes. Les légendes photo : oui si elles délivrent des infos complémentaires, non redondantes avec le corps du document. Les encadrés, très utiles pour réaliser un focus en marge du texte principal. Dates, définitions, chiffres… les encadrés mettent en avant des éléments différents, sans alourdir le propos. Enfin, les citations, présentées en exergue, apportent du témoignage et une dimension humaine toujours bienvenue.
Quant au tandem titre/chapô, c’est le duo gagnant d’un écrit percutant. L’astuce, pour les composer, est d’abord d’éviter les répétitions entre les deux. Puis de penser au système des 5 W pour rédiger son introduction. Who, what, where, when, why disent les Anglo-saxons. Ce qui, en bon français, devient qui, quoi, où, quand et pourquoi. Ces 5 questions permettent au rédacteur qui commence son texte de structurer son information. En se posant ces 5 interrogations, il est certain de n’oublier aucune «circonstance» de son sujet. Mais je rassure mon auditoire : répondre déjà à 3 W dans un chapô est très bien, il ne faut pas viser les 5W à tout prix.
Journalisme à l’envers
Rien de tel qu’une mise en pratique pour expérimenter ce nouveau concept. Je distribue aux participants un article de presse dans lequel j’ai supprimé le titre, le chapô et les 2 intertitres. Alors ils lisent le texte puis inventent, à l’envers donc, les éléments manquants. En fin de séance, les volontaires livrent leurs suggestions, parfois pertinentes, parfois à côté de la plaque. Un titre de deux lignes ? Non, trop long. Un intertitre plat ? Dommage, il n’apporte rien. Chacun mesure alors la pertinence de ces éléments narratifs et l’impact qu’ils ont sur le lecteur.
Au fait, dans le chapô de cet article, combien de W ai-je satisfaits ? « Exercice inédit pour moi (Who) lors de la journée organisée par le réseau Plus Agiles (What) à Niort (Where) le 13 mars 2020 (When). 7 membres du réseau avaient choisi d’animer des ateliers-conférences (Why) autour de leur domaine d’expertise : digital, RH, innovation, réseautage… et rédaction.
Pas mal, non ? WELL, je crois bien que j’ai fait le plein de W le 13 mars dernier !