Sketchnotes, scribing… la facilitation graphique change les réunions !

Sketchnotes

Par Claire Goutines le 12 avril 2017 - Catégories : Evénements et rencontres

Elle n’a pas pour vocation de remplacer le bon vieux Power point ou le rapport Word indigeste –mais exhaustif- de 12 pages. L’ambition de la facilitation graphique est plutôt de synthétiser un flux d’infos pour mieux en mémoriser certaines.

Ce soir-là, c’est Tiana Castelnau qui intervient dans le cadre d’un atelier organisé par l’Apacom, l’association des professionnels aquitains de la communication. La salle est attentive, carnet moleskine et feutres en main. Les participants sont avertis : ils vont pratiquer et devoir se lancer ! D’entrée, Tiana se montre rassurante, elle lève les freins habituels : « Pas besoin de savoir dessiner, l’intérêt des sketchnotes est que chacun soit à l’aise avec une autre forme de prise de notes. Les dessins ne doivent pas être élaborés ni poussés, au contraire. »

Premier exercice : dessiner une bannière, un titre, jouer avec les grosseurs de lettres, leurs couleurs, leurs formes. Puis s’exercer à symboliser un homme, une femme, une famille, un groupe. Entre tous ces éléments, faire des flèches, des cercles, des éléments qui structurent les niveaux d’informations et illustrent les liens entre les mots.

Car les sketchnotes accordent une place prépondérante aux mots : il ne s’agit pas de couvrir une feuille de dessins mais bien de mixer mots signifiants et dessins. « L’idée est d’écouter et de prendre des notes au bout de 5 ou 6 phrases, explique Tiana. A partir de la même info, chaque sketchnotes sera différent puisque chacun rebondira sur des éléments différents. Mais l’important est de pouvoir retrouver ensuite la phrase ou l’élément qu’on a trouvé important. C’est là que les mots sont essentiels et qu’il faut les noter sur le sketchnotes. »

L’enrichissement graphique passe aussi par des symboles simples : une usine, une ampoule, un œil, une fleur, un soleil, une usine, etc.

50% de mémorisation

L’enjeu de communication n’est pas si anodin et toutes les grandes entreprises pratiquent désormais la facilitation graphique : là où un étudiant retient en moyenne 10% d’un cours classique, la prise de notes illustrées atteint presque 50% de taux de mémorisation. Méthode de prise de notes individuelle, les Sketchnotes font travailler son écoute active, en écrivant de manière synthétique et en dessinant très simplement. Ces deux actions combinées aident à mémoriser et synthétiser visuellement des informations, y compris complexes.

La facilitation graphique est donc très adaptée pour les séminaires et réunions d’entreprises et de collectivités, les centres de formation, les organisateurs de conférences et d’évènements collectifs dans tous les secteurs d’activités.

Plusieurs formes cohabitent : on parle de sketchnotes pour une prise de notes individuelles et plutôt de scribing lorsqu’il s’agit d’une récolte d’informations pour les autres, type compte-rendu visuel de séminaire. Dans ce dernier cas, c’est souvent un professionnel de la facilitation graphique qui assure cette mise en forme de métaphores visuelles car c’est une vraie gymnastique d’esprit  d’écouter, synthétiser et dessiner en même temps !

Bien sûr, il faut un peu de pratique avant d’arriver à de tels résultats. Lors de cet atelier, Tiana nous fait écouter une seule fois une pastille radio de 3 minutes sur un sujet économique qui parle de l’emploi des jeunes. Les feutres s’agitent sur les carnets moleskine mais au final, le temps d’arriver à dessiner un symbole (euros, statistiques chômage, rôle des missions locales…), les paroles du speaker se sont envolées et mon résultat est bien pauvre. Mais justement tout l’intérêt de cette pratique est là : développer ses capacités d’écoute et de synthèse !