Prendre la parole en public, c’est aussi soigner ses gestes

prise de parole

Par Claire Goutines le 22 avril 2017 - Catégories : Evénements et rencontres

« On nait poète, on devient orateur » disait Cicéron. C’est par ces mots que Jean-Philippe Magne a ouvert le 18/20 de l’Apacom du 28 septembre 2017, consacré à la prise de parole en public.

La parole, Jean-Philippe Magne, société Keyvox, en a fait son métier puisqu’il exerce à la radio et anime de nombreux événements. Il a donc délivré de précieux conseils aux participants.

Impact sur l’autre : 7% de mots seulement

Premier constat : lors d’un échange, l’auditeur ne retient que 7% des mots prononcés. En revanche il est impacté à 38% par le ton de la voix et le rythme des paroles et à 55% par la gestuelle. « Lorsqu’on prépare un pitch ou un entretien, souligne Jean-Philippe Magne, nous avons tendance à beaucoup répéter le discours. C’est nécessaire mais il faudrait également préparer sa posture et son débit. »

La bonne formule se retient grâce aux 5 S :

Stand = posture, ne pas adopter des gestes fermés qui indiquent l’inverse de l’effet recherché ;

Sound = la voix, à savoir soigner le ton, le volume. Varier le débit.

Smile = avec la tension ou le stress, on oublie souvent de sourire.

Silence = ménager de temps à autre de petits temps de pause, importants pour souligner une parole.

Sight = le regard. Regarder l’autre, ne pas baisser les yeux ou avoir le regard fuyant.

« Bien sûr, chaque item sera amélioré séparément, cela ne sert à rien d’essayer de tout optimiser d’un coup ! » rappelle Jean-Philippe, qui fournit une méthode : « S’exercer d’abord seul, devant sa glace ou en s’enregistrant en vidéo, puis en testant ensuite auprès de personnes de son entourage, critiques mais bienveillantes. L’important est surtout de bien réussir les 30 premières secondes, sinon l’auditoire décroche rapidement. »

Quid du trac ?

Comment gérer le stress de prendre la parole devant une classe d’étudiants, une salle de conférence ou tout simplement en réunion ? En définissant le trac déjà : ce n’est pas la peur de parler devant les autres, c’est la peur de leur jugement. Alors que les auditeurs sont très probablement des personnes attentives, qui ne demandent qu’à apprendre ou à écouter. Le stress devient facteur d’excitation, de dépassement de soi. En cela, il est plutôt salutaire et source de progrès.

Afin de limiter le trac, le mieux est de préparer et encore préparer, quitte à s’inventer une routine comme les sportifs : respirer 3 fois avant d’entrer dans la salle, boire un verre d’eau, se chanter tout bas une chanson « doudou »…

Préparer c’est aussi éviter les tics de langage que nous avons tous : attention aux « voilà », « du coup », « en fait » et « donc » qui ponctuent nos phrases. Ces mots « valise » n’apportent rien aux propos et alourdissent le discours.

Autres recommandations précieuses :

  • ne pas s’analyser pendant sa prise de parole,
  • se féliciter après chaque réussite,
  • se fixer des objectifs,
  • s’entraîner en diction grâce aux exercices que l’on peut trouver sur Google en tapant « exercices diction ».

Derniers conseils délivrés par Jean-Philippe : « On parle mieux de ce qui nous passionne, donc soyons convaincus par ce que l’on présente et enfin, lorsqu’on s’adresse à une foule, ne pas parler à tout le monde, mais regarder une personne, puis une autre et encore une autre. Chacun se sentira concerné dans l’auditoire. » Ultime recommandation : valider tous les problèmes techniques avant. Ordinateur chargé ? Présence d’un vidéoprojecteur et d’un écran : oui/non ? Type de connectique : VGA ou HDMI ? Accès wifi ? Fonctionnement du micro, etc. Ne pas se rajouter de stress logistique, c’est primordial et libère l’esprit !