Atelier assertivité : « Ni hérisson, ni paillasson »

hérisson

Par Claire Goutines le 16 décembre 2016 - Catégories : Evénements et rencontres

L’assertivité, voilà un mot que les coachs ont sans aucun doute l’habitude d’utiliser mais qui demande quand même quelques explications ! En tout cas, les nombreux participants du 18/20 de l’Apacom se sont montrés extrêmement intéressés par l’intervention de Pascale Machet, coach et formatrice chez ABCarrières.

Pour commercer, une définition de l’assertivité : dans la relation à l’autre, se respecter et respecter son interlocuteur. Pascale le résume par cette jolie formule « ni hérisson, ni paillasson ».

Le hérisson : c’est l’émotion qui amène à piquer et ce qu’on ne n’arrive pas à exprimer : la fuite par exemple, ce que chacun refoule et qu’il ne dit pas. Inévitablement l’évitement conduit à l’agressivité.  C’est bien là qu’intervient le paillasson : avoir envie de dire des choses mais ne pas le faire. Par fatigue, manque de courage, difficulté à faire entendre sa voix… peu importe, au bout du compte, le paillasson se fait piétiner. Avec à la clé la petite musique de la dévalorisation qui retentit très vite.

Alors comment devenir assertif et mieux maîtriser sa capacité à délivrer des messages clairs ?

« Utiliser la 1ère personne déjà, recommande Pascale. Imaginez que vous parlez à quelqu’un dont l’humour vous déplait. Vous le trouvez lourd. Plutôt que de lui dire « vous êtes lourd », dites «je ne comprends pas votre humour ». En vous mettant en avant, vous n’êtes pas dans le jugement et vous n’émettez pas d’opinion sur lui. » 

Ensuite, surveiller ses tics de langage et sa formulation. Lorsqu’on a quelque chose à demander, ne pas s’excuser ni se justifier. On bannira donc de notre vocabulaire « est-ce ça t’ennuie si… », « est-ce ça dérange si… » ou encore rajouter des « petit » ou « éventuellement » trop souvent qui affaiblissent le propos.  Ou encore n’impliquer ni soi, ni l’autre, avec des formules impersonnelles type « ce serait bien si… ».

Être assertif est donc réussir à exprimer sa demande en terme de besoin pour soi, avec un ton adapté, en étant aligné (cohérent dans son attitude verbale et non verbale). Cela peut également passer par le fait d’apprendre à exprimer ses émotions. Ce n’est pas forcément dans notre culture de mettre en avant son ressenti mais c’est un bon moyen d’amener l’autre à changer son comportement.

OK, moi je suis assertif –en tout cas j’essaie- mais la personne en face de moi ne l’est pas du tout et je ne comprends pas sa demande. Alors j’essaie de décoder son message, soit en reformulant (un excellent moyen), soit en lui demandant de le clarifier. « Mais la condition pour se permettre ça » rappelle Pascale Machet, est d’avoir auparavant été à l’écoute. Sans écoute attentive, la personne sera heurtée. »

Autre cas de figure : dire NON tout en étant assertif. « Possible, répond Pascale, mais en assortissant votre refus d’une proposition gagnant-gagnant. »

Vous avez tout compris ? Vous pensez être assertif ? Questionnez votre entourage, cela sera très utile pour détecter les tics de langage (raté, vous mettez « petit » tous les 3 mots !) et mesurer si, d’une manière générale, vos messages sont clairs.

Enfin, dernier conseil de Pascale Machet, soyez indulgent avec vous-même et adoptez la technique des petits pas. Ne pas aller trop loin trop vite, ne pas trop s’exposer au départ de manière à entrer dans une spirale de réussite et donc de progression.

Vous avez tout compris ? Non, eh bien, je suis désolée et éventuellement, je vais revoir ce petit texte en m’excusant encore de vous avoir dérangé…  (OK, je ne suis pas encore 100% assertive !).